vendredi 23 avril 2010

Une seule pensée, Paul Eluard

Sur mes cahiers d'écolier

Sur mon pupitre et les arbres
Sur le sable sur la neige
J'écris ton nom

Sur toutes les pages lues
Sur toutes les pages blanches
Pierre sang papier ou cendre
J'écris ton nom

Sur les images dorées
Sur les armes des guerriers
Sur la couronne des rois
J'écris ton nom

Sur la jungle et le désert
Sur les nids sur les genêts
Sur l'écho de mon enfance
J'écris ton nom

Sur les merveilles des nuits
Sur le pain blanc des journées
Sur les saisons fiancées
J'écris ton nom

Sur tous mes chiffons d'azur
Sur l'étang soleil moisi
Sur le lac lune vivante
J'écris ton nom

Sur les champs sur l'horizon
Sur les ailes des oiseaux
Et sur le moulin des ombres
J'écris ton nom

Sur chaque bouffée d'aurore
Sur la mer sur les bateaux
Sur la montagne démente
J'écris ton nom

Sur la mousse des nuages
Sur les sueurs de l'orage
Sur la pluie épaisse et fade
J'écris ton nom

Sur les formes scintillantes
Sur les cloches des couleurs
Sur la vérité physique
J'écris ton nom

Sur les sentiers éveillés
Sur les routes déployées
Sur les places qui débordent
J'écris ton nom

Sur la lampe qui s'allume
Sur la lampe qui s'éteint
Sur mes maisons réunis
J'écris ton nom

Sur le fruit coupé en deux
Dur miroir et de ma chambre
Sur mon lit coquille vide
J'écris ton nom

Sur mon chien gourmand et tendre
Sur ses oreilles dressées
Sur sa patte maladroite
J'écris ton nom

Sur le tremplin de ma porte
Sur les objets familiers
Sur le flot du feu béni
J'écris ton nom

Sur toute chair accordée
Sur le front de mes amis
Sur chaque main qui se tend
J'écris ton nom

Sur la vitre des surprises
Sur les lèvres attentives
Bien au-dessus du silence
J'écris ton nom

Sur mes refuges détruits
Sur mes phares écroulés
Sur les murs de mon ennui
J'écris ton nom

Sur l'absence sans désir
Sur la solitude nue
Sur les marches de la mort
J'écris ton nom

Sur la santé revenue
Sur le risque disparu
Sur l'espoir sans souvenir
J'écris ton nom

Et par le pouvoir d'un mot
Je recommence ma vie
Je suis né pour te connaître
Pour te nommer

Liberté



Il s’agit d’un poème de Paul Éluard appelé « Une seule pensée », écrit pendant la Seconde Guerre Mondiale.

Le sujet que l’auteur nous présent dans son poème est simplement la liberté et pour l’expliquer il raconte comment sa vie change depuis son enfance jusqu’aux marches de la mort. Il parle sur la lutte de la France occupée et divisée pendant la seconde guerre mondiale. Ainsi, Paul Éluard veut émotionner au lecteur avec une attitude expressive, qu’on peut observer dans l’utilisation de la première personne verbal (j’écris) et de pronoms possessifs (mon pupitre) et subjective, qu’on peut distinguer avec l’usage des figures de rhétorique, comme la métaphore (les marches de la mort), qui veut dire que la mort s’approche; la métonymie, qui parle d’une partie du corps, mais il fait référence au corps entier (lèvres attentives); la synesthésie, qui sont les sensations mélangées de plusieurs sens à la fois (chiffons d’azur-mélange de toucher et de couleur); et, surtout, l’anaphore, qui consiste à la répétition d’un mot ou groupe au début de phrase pour attirer l’attention du lecteur (en ce cas l’anaphore est de la préposition « sur » et du vers « j’écris ton nom »).

On peut diviser le poème chronologiquement, parce que le texte constitue une réflexion sur la vie de l’auteur: d’abord il parle de l’enfance avec les cahiers d’écolier, puis l’enfance n’est qu’un souvenir (un écho) et il arrive l’adolescence, le temps de l’amour (saisons fiancées), mais pas heureux complètement (il parle de la solitude) et en fin, c’est la vieillesse où il s’approche à la mort (les marches de la mort) et il se sent beaucoup plus seul. Je pense que cette structure est la chose la plus attirante du poème, en plus de l’apparition du mot liberté seulement à la fin du poème qui a l’objectif de maintenir l’attention du récepteur jusqu’à la fin du poème.

Les trois premiers vers de chaque strophe sont des heptasyllabes et ils sont suivis d’un tétrasyllabe, alors ils sont courts. On peut identifier ce texte à la simplicité, parce qu’il faut peu de mots pour exprimer l’essentiel (il utilise surtout des mots concrètes « cahiers, pupitre, arbres, pages, etc. », pas abstraites) et à la banalité du vocabulaire, qui a des mots avec des connotations affectives sur l’enfance, l’amour, la liberté, etc.

En général, le poème a l’air optimiste et une tonalité d’espoir, car il y a peu de mots avec la connotation de tristesse. On peut voir cet optimisme surtout à la dernière strophe, parce que là le poète semble confient à l’avenir, car il croit qu’il est né pour connaître la liberté et alors, on peut déduire qu’il sait qu’il va la connaître un jour.

Une autre interprétation du poème serait une métaphore sur l’amour, c’est-à-dire, une seule pensée qui serait la femme aimée. En ce cas, pendant les années d’occupation, l’amour de cette poème serait peut être remplacé par la liberté. La poésie, selon l’interprétation amoureuse, nous raconte une vie avec les conséquences de l’amour: la tendresse, mais aussi les préoccupations, la solitude et la mort. En jouant sur l’ambiguïté amour-liberté, Paul évite la critique d’apparaître comme un poète politique, pendant les années d’occupation de la France, où tu ne pouvais pas exprimer tout ce que tu voulais.

On peut conclure l’analyse du poème en disant que le talent de Éluard est immense, parce qu’il encourage aux hommes opprimés à défendre sa liberté d’une belle manière, avec un poème.

Le mot liberté fait référence à la faculté humaine qui te permet de faire ce que tu veux.

La vie est une recherche de la liberté, mais c’est très difficile à l’obtenir, parce qu’on est toujours influencés par la société et alors, on ne sait jamais si on fait les choses parce qu’on veut réellement ou bien parce qu’on est influencés. Par exemple, si je n’étais pas influencée, je pourrais venir en classe en pyjama, car chez moi je préfère être comme ça, parce qu’évidement c’est plus commode. Je viens en classe avec des vêtements appropriés aux modèles de la société. Cependant, on est influencés aussi dans autres aspects de nos vies, comme par exemple notre façon d’agir: en Espagne, il y a encore une attitude dogmatique qui vient de Platón à travers de Santo Tomás qui rejette tout ce qui concerne les sens, en donnant priorité à tout ce qui est rationnel. Ainsi, on peut déduire que le « refus » que la société fait aux travaux artistiques tient sa source à Platón. Je ne veux pas dire qu’il y ait un refus complet à ce genre de travaux, mais c’est vrai que, par exemple, les mathématiques sont mieux considérées que le dessin artistique, même tu « es » plus intelligent si tu es bon dans les matières de sciences et si tu fais travailler la partie rationnelle du cerveau.

D’autre part, de nous jours, on croit qu’on a le droit naturel d’avoir la liberté, mais ce n’est pas vrai, on l’a inventée pour pouvoir être heureux, car sinon seulement quelques personnes pourraient agir librement, comme, par exemple, dans le Moyen Âge.

Une autre chose très commune est le donner une couleur à la liberté, comme par exemple le bleu, car il représente le ciel et la mer. Je pense qu’on ne doit lui donner aucune couleur, parce que tu la limites et alors le concept de liberté n’existe plus. Pour cette raison, j’utiliserai la couleur noire, car en réalité ce n’est pas une couleur, sinon l’absence d’eux.

Pour conclure, je veux dire qu’en réalité il n’existe que le concept de liberté, parce que c’est très difficile d’être complètement libre.

María Oruña Vía